Croiser des données de diverses sources et natures est un véritable défi. Non seulement parce que les données sont structurées et organisées de différentes façons et éparpillées entre les organisations, mais aussi parce que les cadres légaux et éthiques qui régissent leur utilisation peuvent être très différents. C’est exactement ce que l’on voit avec les données de santé et les données de l’environnement pour lesquels les défis d’interopérabilité sont très grands.
Les données de l’environnement nous renseignent sur la qualité de l’air, des sols et des eaux et portent des enseignements très riches sur nos milieux de vie et l’état de la faune et de la flore qui nous entourent. Ces données ne portent généralement pas sur des êtres humains et peuvent être ouvertement partagées car peu sensibles en termes de confidentialité. Tout au contraire, les données de santé sont par nature intimes et le plus souvent individuelles lorsqu’elles ne sont pas agrégées sous forme de statistiques populationnelles.
Comment croiser des données de santé et des données environnementales aux caractéristiques si distinctes ?
La Plateforme Green Data for Health développée en France par le Commissariat général au développement durable vise à favoriser l’accès par les chercheurs aux bases de données environnementales associées aux données de santé. L’objectif est de permettre de mieux analyser l’impact des facteurs environnementaux tels que la pollution sur la santé des individus et des populations. Et aussi, le projet vise à favoriser le développement de politiques publiques qui mettent en synergie les actions en faveur de la santé et de la transition écologique. Tout un programme !
En octobre 2022, la plateforme Green Data for Health, en partenariat avec le Health Data Hub (HDH), plateforme française pour l’accès aux données de santé, a lancé un appel à projets conjoint visant à stimuler et favoriser le croisement des données environnementales et de santé au service de la recherche et de l’innovation. Comme l’indique le programme, « l’objectif est notamment de lever une partie des freins liés au manque de repérabilité, à la difficulté d’accès et aux caractéristiques hétérogènes des bases de données utilisables et d’encourager les cas d’usage en la matière. »
Les candidats ont jusqu’au 27 janvier 2023 pour déposer leur candidature, afin de bénéficier d’un financement qui pourrait s’élever à 135 000 euros par projet.