Vous le savez, les modèles de langage tels que ChatGPT sont très gourmands en données. Non seulement ils sont entraînés au départ à partir de quantités d’informations publiques, mais aussi, tout au long de leur utilisation, ils se nourissent de nos données pour poursuivre leur apprentissage. Ceci est lourd de conséquences pour notre vie privée, surtout si on commence à échanger régulièrement avec ces agents conversationnels en les considérant comme nos assistants professionnels, voire nos conseillers personnels.
Depuis plusieurs mois maintenant, l’entreprise Open AI qui nous fournit ChatGPT propose à ses clients de contracter des offres payantes afin de garantir la protection des informations personnelles ou confidentielles fournies à ChatGPT. Il existe donc une modalité de compte qui permet de souscrire à la version ChatGPT Plus Teams et de garantir que nos données se servent pas à l’entraînement du robot. De plus, depuis peu, OpenAI propose d’échanger avec son agent conversationnel sur le mode temporaire, de façon à ce que nos conversations ne soient pas sauvegardées au-delà de 30 jours.
Par contre, rien ne nous permet de nous assurer entièrement que nos informations ne seront effectivement pas réutilisées par OpenAI pour améliorer ses modèles.
Dès lors, quels sont nos conseils pour mieux protéger votre compte ChatGPT et garantir la confidentialité de vos données ?
Premier réflexe : Garder le contrôle sur tout ce que vous partagez
Tous les experts en cybersécurité vous le diront : sur le web, quelle que soit l’application privée que nous utilisez, vous ne devriez jamais, sauf exception, partager les informations suivantes :
– Des données personnelles, c’est-à-dire qui permettent d’identifier directement ou indirectement une personne (vous-même, vos collègues, votre famille ou entourage) ;
– Des données bancaires ou financières qui vous concernent ou qui concernent une organisation qui vous est associée;
– Des données couvertes par le secret professionnel, par exemple provenant de votre employeur ;
– Des données protégées par la propriété intellectuelle et le droit d’auteur ;
– Toute autre donnée privée ou confidentielle, telle qu’un mot de passe ou un code de sécurité.
Ceci étant dit, on peut facilement imaginer qu’il est souvent difficile de contrôler toutes les données que l’on partage, surtout lorsqu’on interagit longuement et fréquemment avec un agent conversationnel. Mais pour vous prémunir contre le risque de dérapage dans le partage de données, évitez d’emblée de fournir des documents complets à ChatGPT, tels que des fichiers PDF et PPT.
La tentation est forte de le faire, on le sait, dans la mesure où le robot vous propose de téléverser vos documents ou de se connecter avec vos espaces infonuagiques tels que Google Drive et Microsoft One Drive. Mais, demeurez vigilants, car en partageant ces informations via un compte GPT gratuit, vous renoncez d’emblée à tout contrôle sur leur usage futur. C’est comme si vous cédiez leur propriété intellectuelle à Open AI. Rien que cela !
Second réflexe : Paramétrez votre compte GPT adéquatement
Tout d’abord, vous pouvez très bien choisir de vous créer un compte anonyme afin de naviguer sur ChatGPT. Ceci limitera ainsi le partage d’informations personnelles telles que votre courriel et votre nom avec l’agent conversationnel.
Si, toutefois, vous préférez utiliser un compte Gmail, Microsoft ou Apple pour vous connecter à l’application, vous pouvez toutjours adopter plusieurs actions afin de limiter le risque de partager des informations personnelles ou confidentielles :
– Choisissez le mode clavardage temporaire ;
– Supprimez régulièrement votre historique de conversation ;
– Dans les paramètres accessibles en cliquant sur l’icône de votre profil en haut à droite de votre écran, vous pouvez choisir de désactiver l’option qui vise à utiliser vos données pour améliorer le modèle de OpenAI.
Tous ces réflexes sont bien basiques, et pour garantir que cela fonctionne, vous devez les concilier à des actions visant à mieux superviser en continu le contenu de vos interactions avec ChatGPT.
Toutefois, c’est déjà un premier pas vers un plus grand contrôle de l’impact de l’IA sur l’utilisation de vos données, afin de mieux protéger votre vie privée et celle de ceux qui comptent pour vous.
